Ça a commencé à Nantes, avec Radio Ciudad Habana : deux jours de fiction radiophonique en direct pendant le festival off des Allumées, et à Uzeste avec Radio Uz, le laboratoire d’improvisation radiophonique du festival Uzeste Musical, lieu de convergence de toutes ces improvisations entre musique, reportage, création radiophonique et théâtre de rue, qui continue chaque année.
Puis il y a eu les débuts de la Radio des Suds en 2001. L’idée était de monter un atelier et une radio temporaire pendant le festival de musique du monde Les Suds à Arles, avec et pour les détenus de la Maison centrale. Faire en sorte que la musique, les rencontres et les conférences des Suds, un festival engagé sur le territoire social et géographique, soient accessibles aux détenus malgré les murs. Une belle histoire qui continue toujours aujourd’hui, même si après l’inondation et la longue fermeture de la prison, nous destinons maintenant la Radio des Suds à des jeunes Arlésiens en difficulté. C’est en quelque sorte une radio d’émancipation populaire pour tenter de comprendre le monde par ses musiques. Pratiquer la radio donne aussi des clefs pour décrypter les médias en général. Et voilà, de nouveaux auditeurs exigeants qui nous écoutent et créeront rapidement, je l’espère, des nouveaux médias pour prendre la parole.
Et chaque samedi sur France Inter, on continue de mettre à profit, en pratique et à l’antenne, un savoir-faire hérité des grandes heures de Radio France. Ça nous fait vibrer toutes les semaines, on aime ça et on bataille pour que ça ne disparaisse pas des ondes nationales, quand toute une nouvelle génération de créateurs, reporters, documentaristes, réalisateurs, réinvestissent le son et l’art radiophonique sur le net.