Naturopathie. Margot Brunet : « Pour beaucoup, se tourner vers les pseudo-thérapies est un acte de revendication »
Naturopathie, magnétisme, psychologie énergétique… Depuis la crise sanitaire, les « médecines douces » prolifèrent. Un phénomène dangereux qui mène trop souvent à des dérives thérapeutiques, voire sectaires. Margot Brunet, journaliste spécialisée en sciences et santé, a enquêté sur ces charlatans dans son livre « Naturopathie. L’imposture scientifique » (éd. Les Échappés, parution le 9 octobre).
C’est tout le problème de cette nébuleuse, savoir comment les nommer. Si on évoque les « médecines douces », on leur donne un vernis scientifique, puisqu’on les fait entrer dans un cadre médical. On pourrait dire « pratiques non conventionnelles en santé », mais il faut reconnaître que c’est un peu long et, surtout, il s’agit davantage de bien-être que de santé. Quant à savoir ce qu’on met dedans, là aussi, c’est compliqué : on ne peut pas vraiment faire de liste de pratiques, puisque n’importe qui peut créer sa spécialité et choisir l’intitulé qu’il veut. Dans le livre, j’ai donc décidé de les définir comme toutes les pratiques non encadrées et non éprouvées scientifiquement qui se targuent d’avoir des effets sur la santé.
Pour beaucoup, se tourner vers les pseudo-thérapies est un acte de revendication, une opposition au système politico-sanitaire actuel. Les gens qui consultent ce genre de praticiens n’y vont pas particulièrement parce qu’ils sont déçus du système de santé, ils y vont parce qu’ils croient à un autre système de pensée.
D’autant que certaines pratiques sont désormais remboursées par les mutuelles, ce qui est un cercle vertueux pour ce marché : les gens paient plus cher leurs mutuelles pour avoir accès à ces médecines douces, et les pseudo-thérapeutes reçoivent plus de clients… qui viennent d’autant plus volontiers que les consultations sont remboursées par les mutuelles.