Dans un futur proche, alors que les datas se multiplient, la mémoire de l’humanité devient un extraordinaire enjeu. Après l’adaptation en BD de “Sukkwan Island” de David Van, et “Paiement accepté”, son clin d’œil pop au cinéma, le jeune et talentueux dessinateur signe l’une des meilleures BD de l’année.
A l’heure du cloud, et si la mémoire artificielle venait à manquer ? En 2055, Yves Mathon travaille dans une entreprise chargée de trier ce qui sera utile à l’avenir pour la société ultra contrôlée dans laquelle il vit. Exemple : le film « 2001, l’Odyssée de l’espace» : on garde ou on jette ?
En 2120, le data est devenu si volumineux qu’il faut commencer à effacer des données. Toute archive frappée d’un visa d’élimination par le corps des « Prophètes », chargé d’opérer les choix cruciaux, doit être supprimée. Yves, archiviste humaniste du Bureau des Essentiels, ne peut s’y résoudre. Pour les sauver de l’oubli, il sauvegarde clandestinement certaines données, plus poétiques que politiques, et les rapporte chez lui pour les stocker dans la mémoire de Mikki, son robot domestique. Une infraction grave à l’éthique de sa profession. Les progrès de l’intelligence artificielle ayant par ailleurs permis de confier la charge de la gestation pour autrui (GPA) aux machines, Mikki, bot hermaphrodite, porte l’enfant d’Yves et Julia, son épouse.